24/06/2011

Mes deux garçons ont transformé ma vie de femme handicapée

Lorsque plus jeune, j'apercevais ou côtoyais des mamans poussant un landau, je me disais : « cela n'était pas pour moi ».

Lors d'un week-end entre amis je me suis retrouvée avec le bébé de Bernadette dans les bras, c'était assez rare que l'on me confia un bébé comme cela.

L'idée a fait son chemin car 9 mois plus tard, je mettais au monde un beau petit garçon, Gaëtan. Cet événement m'a permis d'être regardée comme  une  femme à part entière


L'équipe médicale était inquiète et tâtonnait par rapport à mes difficultés. Je me posais aussi des tas de questions sur notre avenir ??? Mais, je restais confiante quant à mes possibilités  et posséder une bonne dose d'énergie pour me battre et faire accepter à ma famille ainsi qu'à mon entourage l'idée que j'étais capable d'élever cet enfant, malgré mes difficultés physiques.

Ensuite, la grossesse s'est bien déroulée. J'avais choisi un obstétricien renommé. J'ai accouché sous anesthésie générale. Le personnel de la maternité s'est bien occupé de nous et a essayé de gérer au mieux le manque d'accessibilité du service.

9 mois ça passe vite, j'ai dû tout apprendre, surtout à faire la cuisine car je savais à peine faire cuire un œuf !!! Me trouver un  appartement accessible, organiser mes transports !!!! Je pense que l'on a tendance à se sous estimer et quand on est devant le fait accompli on trouve des petits trucs pour se débrouiller.

Ce petit « bout de chou » a tout de suite rempli ma vie, j'ai pu avoir l'aide de plusieurs travailleuses familiales. Ensuite, j'ai repris mon travail à mi-temps ce qui me permettait de garder du temps pour profiter de mon bébé.

Je ne conduis pas et pour sortir au début ce n'était pas facile, la nourrice lui faisait prendre le bain avant de le ramener à la maison ; comme cela au début je ne prenais pas de risque.

Avec mon amie Bernadette, nous avons dû nous battre pour que les transports adaptés acceptent de prendre nos enfants et de les déposer à l'école.

Cinq ans et demi plus tard je mettais au monde un deuxième petit garçon, Thomas. Cette deuxième grossesse s'est beaucoup mieux déroulée que la première (moins stressée) et surtout avec nettement moins d'appréhension pour l'avenir.

Mes garçons ont transformé ma vie et je suis fière d'eux ! J'ai pris ce risque, j'ai assumé mon choix ! Je me suis battue pour y arriver et si je regarde derrière c'est une bataille gagnée et quelle satisfaction que nous éprouvons chaque fois.

Le handicap est une force ! Le handicap est une différence qui nous permet d'affronter la vie différemment, avec un autre regard.

Et pour terminer en beauté, chut !!! Un de mes fils m'appelle et avec beaucoup d'émotion, il m'annonce une très bonne nouvelle, vous avez deviné ?? « Maman, tu vas être grand'mère cet été ! ».

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