30/06/2011

Bien préparer son désir d'enfant amène au bonheur!

Quand j'ai rencontré celui qui allait devenir mon mari, nous n'imaginions pas du tout avoir un enfant.

Mais, malgré tout, j'avais souhaité que l'on sache s'il y avait un risque pour nos enfants car je suis atteinte de myopathie. Nous n'avions pas plus de risque que n'importe quel couple. Puis, quelques années, une dépression et une psychothérapie plus tard, l'idée d'un enfant germa en nous pour de bon.

 

Nous prîmes aussi connaissance des aides techniques existantes. Nous nous renseignâmes sur les différents modes de garde : à domicile, chez une nourrice agréée, etc. Il se trouva que je ne rentrais dans aucune case lorsque je demandais s'il y avait des aides financières ou autres et notamment à la CAF. Mon cas n'était répertorié nulle part. De plus, comme beaucoup de Français moyens, nous avons souvent des « ressources supérieures au plafond ». Cette expression me faisait bondir ; maintenant, je la prends avec humour : c'est vrai que, souvent, nous avons des ressources d'énergie, de débrouillardise et de patience supérieures au plafond...


Peu à peu, il nous apparut évident que la meilleure solution, ou la moins mauvaise, était une garde chez une nourrice agréée complétée par une aide à la maison. Il nous fallait donc trouver une personne acceptant des plages horaires très souples et qui puisse rester éventuellement jusqu'au coucher de notre bébé si mon mari rentrait tard. Et aussi dans l'absolu idéal, il fallait que cette personne quitte la maison dès le retour de mon mari pour que nous profitions d'un peu d'intimité familiale.

Des membres de la famille, des étudiantes que j'avais rencontrées, des voisins nous offrirent aussi leur aide. Ainsi, je pus garder mon bébé le lundi après-midi et le vendredi toute la journée. Je reçus également une aide providentielle et un coup de pouce : la personne qui s'occupait de l'allocation compensatrice émue par mon vécu m'accorda celle-ci pour une durée d'un an et...du coup je suis tombée enceinte !

En ce qui concerne la grossesse proprement dite, j'avais choisi une maternité très sympa, avec des médecins gentils. Je savais qu'ils accompagneraient et accueilleraient mon bébé. Ils avaient demandé un contact à l'A.F.M. Tout s'est déroulé sereinement. Une grossesse normale. J'ai accouché sous péridurale par voies naturelles et avec forceps. De plus, Je n'avais pas de bouts de sein et pas beaucoup de lait mais j'ai pu allaiter 15 jours et c'était bien, ce prolongement de la vie rien qu'à 2.

Mon mari et moi décidâmes qu'il garderait ses congés et cumulerait ses heures supplémentaires afin d'être disponible au moment de la naissance. Encore un coup de pouce : son chef de service fut d'accord. Et quand notre fille, Audrey, arriva, nous eûmes 9 semaines à 3. Notre bonheur était indescriptible...

Côté matériel, grâce à l'A.F.M., j'ai pu obtenir une chaise releveuse électrique qui me rendit bien des services pendant la grossesse. Mon mari est bricoleur et j'ai des idées : le lit d'Audrey fut donc rehaussé ; je pus la porter pendant quelques semaines supplémentaires grâce à un système de porte-bébé que j'assurais avec mes bras et ma bouche. On nous prêta aussi un vieux parc qu'on a pu ouvrir d'un côté et équiper d'une charnière qui me permettait de donner à manger à Audrey à la bonne hauteur.  Le bonheur que nous vivons ne se décrit pas en mot. J'aimerais tellement que le plus grand nombre puisse le vivre.

Maintenant, Audrey a presque 14 ans. Le bonheur est intact.

Cependant, il faudrait revoir les conditions d'attribution des aides car, le salaire de l'époux « Français moyen » et très courageux est préjudiciable comme c'est le cas également lorsque l'on bénéficie de l'allocation aux adultes handicapés.

 

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